Magazine Printemps 2018

Magazine L’Affût Printemps 2018

Printemps 2018

Édito

Ce numéro est l’occasion de remarquer un certain renouveau dans le paysage culturel néo-aquitain. Non pas que les problèmes se seraient évaporés avec le changement de saison. Les tensions observées ces dernières années dans tous les secteurs de la culture sont toujours présentes : raréfaction des moyens, difficile stabilisation des politiques territoriales et des compétences culturelles, déséquilibre entre offre et demande, phénomène de concentration, sentiment d’isolement, sont des réalités objectives qui grèvent le développement des activités de création.

Il est toutefois possible d’observer qu’en bien des endroits, des dynamiques structurantes sont à l’œuvre. Avant de céder à un optimisme béat, regardons ensemble quelques faits !

Au niveau des services de la DRAC et de la Région, les organigrammes sont aujourd’hui finalisés, les équipes en place et les rôles définis. Les politiques et les dispositifs sont connus et les règlements d’intervention sont en cours de finalisation quand ils ne sont pas déjà actés.

Pour trois secteurs d’activités que l’on désigne sous le vocable « d’industrie culturelle » (le livre et la lecture, le cinéma et l’audiovisuel, les musiques amplifiées), il existe des contrats « de filière » qui permettent de gérer au plus juste et en lien avec les acteurs des écosystèmes concernés, des dispositifs sur mesure. La Nouvelle-Aquitaine est la première Région française à avoir contractualisé avec l’État dans les secteurs clés des activités culturelles. Dans le spectacle vivant, nous observons des liens plus fréquents entre acteurs, des concertations plus efficientes, des contributions plus riches. Pour ce qui est des arts plastiques et visuels, là encore, des processus de transformation sont à l’œuvre qu’il s’agit d’accompagner.

Du côté des organismes associés, après l’extension des missions à l’ensemble du territoire de l’OARA et de L’A. – qui par ailleurs a ouvert une antenne à Limoges (Cf. L’Affût janvier-mars 2018) –, c’est prochainement plusieurs structures territoriales « livre et cinéma» qui vont se réunir en une seule entité : ALCA. C’est en écho à cette situation positive que nous avons décidé de publier un dossier sur les réseaux culturels néo-aquitains. Dossier qu’il conviendra de compléter, mais qui révèle déjà toute la force et l’intérêt des démarches réticulaires en cours. Par discipline, vocation, esthétique, métier, problématique, formels ou informels, ils sont de plus en plus nombreux et de mieux en mieux organisés. Leurs articulations, voire leurs fusions, parlent de leur maturité, de leurs besoins et de leurs ambitions.

À la question de savoir si ces « hirondelles culturelles » vont faire un printemps durable, nul ne peut répondre. On peut toutefois affirmer, à partir de ces quelques constats, que nous assistons à une véritable étape de structuration de la vie culturelle régionale et il faut savoir s’en réjouir.