Magazine Été 2022


Magazine L’Affût Été 2022
Été 2022
Édito
La dernière édition du baromètre de référence Democracy Index, publié chaque année par l’hebdomadaire The Economist, révèle que seulement 45,7% de la population mondiale vit aujourd’hui en démocratie. Le pourcentage était de 49,4% en 2020. Si on ajoute que l’indice de démocratie (indicateur élaboré par le groupe Economist Intelligence Unit qui se fonde sur 60 critères regroupés en cinq catégories : processus électoral et pluralisme, libertés civiles, fonctionnement du gouvernement, participation politique, et culture politique) a connu sa plus forte baisse depuis 2010 en passant de 5,37 en 2020 à 5,28 en 2021, on constate alors une situation assez alarmante. D’autant que dans ce classement, la France apparaît au 22e rang, plus précisément 1ère de la catégorie des «démocraties défaillantes »… Même si comparaison n’est pas (toujours) raison et que ces classements sont à certains égards problématiques car lacunaires ou orientés, ils ont été élaborés avec un sérieux méthodologique qui doit a minima nous permettre d’apprécier une tendance.
Le traitement de la pandémie par notre gouvernement (comme ce fut le cas dans de très nombreux pays) explique sans doute cette « régression » démocratique. Les restrictions de liberté ont été nombreuses et il faudra attendre encore quelques mois pour vérifier qu’elles sont toutes réellement et définitivement levées.
Comme l’indique un article récent de l’excellente revue Usbek & Rica, cette crise démocratique (dont l’abstention aux dernières élections est un signe des plus critiques) inquiète au plus haut sommet de l’État et a poussé le Premier ministre à commander en juin 2021 un rapport à Pierre Bernasconi, ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), afin d’élaborer des pistes d’amélioration de la démocratie participative. Un rapport présentant 50 propositions a été publié (téléchargeable sur le site vie-publique.fr).
Comment ce rapport résonne-t-il avec nos secteurs, nos filières ? S’il n’évoque pas de façon directe la culture, je ne peux m’empêcher d’établir un lien avec nos organisations et leurs missions. La finalité des politiques culturelles n’est-elle pas de concourir à la formation et à l’émancipation des personnes ? La liberté de participer à la vie artistique et culturelle ne vise-telle pas le respect des droits humains fondamentaux ? La mise en œuvre des Droits culturels n’est-elle pas une réponse au recul de l’engagement et une vraie voie d’avenir pour une meilleure participation à la vie démocratique ?
Consciente de ces enjeux, L’A. continue d’agir en faveur des Droits culturels en favorisant l’appropriation de la notion (ex : intervention du 17 mai auprès des membres de l’Union Régionale des Centres Sociaux de Nouvelle-Aquitaine) ou en travaillant cet été sur ce sujet avec toute l’équipe réunie et l’appui d’OPALE (Centre national de ressources Culture & Économie Sociale et Solidaire). Cet édito nous offre la possibilité de vous renvoyer aux travaux de Joëlle Zask, (cf. « Participer. Essai sur les formes démocratiques de la participation » paru en 2011), philosophe que nous avons eu l’honneur de recevoir avec l’OARA au Krakatoa à l’occasion de l’étape néo-aquitaine du Tour d’enfance (Assitej / Scènes d’enfance) fin 2018. Et c’est enfin l’occasion de rappeler qu’une fiche pratique est toujours disponible sur notre site internet.
Pour conclure par un slogan : il n’y a pas de démocratie sans culture ! Pour minimaliste qu’il peut apparaître, il révèle néanmoins la dimension systémique (et donc complexe) et forcément collective des démarches que nous avons à mener.
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