Mon métier : Directrice des affaires culturelles – Christelle Pineau

Réalisé par Marion Ecalle en février 2022

Ce numéro de l’Affût vous invite à faire connaissance avec Christelle Pineau,Directrice des Affaires Culturelles à la Ville de Parthenay.Elle nous raconte son métier, comment elle l’exerce et comment elle se projette.

photo Bastien Clochard

L’Affût : Décrivez­-nous votre poste ?

Je suis directrice de l’action culturelle (DAC) à Parthenay, une petite ville de 10 000 habitants et je suis présidente depuis décembre de l’association régionale ADACNA, l’association des DAC de Nouvelle-Aquitaine. L’intitulé de notre poste et nos missions peuvent varier en fonction des collectivités. Nous sommes garants de la mise en œuvre de la politique culturelle définie avec et par les élu·e·s. Nos principales missions :

  • L’accompagnement des élu·e·s pour l’élaboration des politiques culturelles sur un territoire et dans leurs échanges avec les opérateur·rice·s culturel·le·s.
  • L’accompagnement sur les projets transversaux avec les autres politiques. La culture est partout : intergénérationnelle, urbanisme, sociale, etc. L’objectif est de créer des liens pour faciliter l’accès à toutes et tous à l’art et à la culture, en salle ou hors les murs. Nous travaillons alors avec les autres directeur·rice·s de service.
  • L’accompagnement des acteur·rice·s culturel·le·s dans la mise en œuvre de leur projet en cohérence avec les axes de la politique culturelle sur le territoire : demande de subvention, instruction des dossiers, mise à disposition de moyens, accompagnement technique.

Pour ma part je suis aussi responsable d’équipement culturel dont un Palais des Congrès. Pour d’autres lieux culturels, nous travaillons avec les associations occupantes, c’est alors de la co gestion d’équipements culturels. Les projets naissent souvent des rencontres sur le terrain. Je me dois d’être présente sur les événements de la saison culturelle. Je ne fais pas de programmation artistique mais certain·e·s DAC sont programmateur·rice·s. Cela dépend des territoires. J’ai aussi bien sûr un volet administratif et gestion financière du service. La dimension encadrement management et ressources humaines est très présente au quotidien. Nous sommes 12 au sein du service culturel.

L’Affût : Quel a été le déclencheur, comment avez-vous démarré dans ce métier ?

En général on ne devient pas DAC en sortant des études. J’ai commencé dans les métiers des bibliothèques et je me suis spécialisée dans les fonds patrimoniaux.
J’ai ensuite travaillé comme coordinatrice des Fêtes de Pentecôte, j’y ai découvert la partie administrative de la fonction publique territoriale mais aussi la sécurité des spectacles et du public.
Puis j’ai été nommée médiatrice culturelle au sein du service culturel de la ville pendant 6 ans. J’ai ensuite repris mes études et j’ai obtenu un M2 développement culturel de la ville.
Ce qui a été déclencheur c’est le souhait d’être aux côtés des autres directeurs et directrices de la collectivité pour que la culture s’inscrive aux côtés d’autres projets dans une mission d’intérêt général.

L’Affût : Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

C’est passionnant. Je suis toujours en alerte, c’est un travail qui se renouvelle tout le temps.
J’aime travailler avec les acteur·rice·s du territoire. Cependant, il peut y avoir une sorte d’isolement car on n’a pas d’homologue au sein de la ville. On a une spécificité métier, une spécificité culture assez importante et méconnue des autres collègues. Avec nos autres collègues DAC nous avons besoin d’échanger à propos de nos problématiques respectives pour nous apporter un point d’éclaircissement.

L’Affût : Un projet à partager ?

La Cité des arts est un projet issu d’une volonté politique de créer une dynamique autour des métiers d’art et de la création, de valoriser le patrimoine au cœur du quartier historique de la ville. Il a la particularité de vouloir créer un pôle avec des parcours et de rendre attractif le territoire. Il me tient particulièrement à cœur car je découvre, entre autres, l’artisanat d’art. Ce qui m’anime c’est que c’est un projet culturel transversal, large et multifacettes. Il se construit au fur et à mesure avec les acteur·rice·s du territoire : associations, partenaires institutionnels, indépendants, artisans. Il y a aussi l’aspect bâtimentaire. On y intègre une réflexion autour du musée et on réfléchit aussi aux outils à mettre en place.

L’Affût : Vos grands chantiers à venir ?

Nous avons un grand chantier sur les droits culturels qui inclut la formation des technicien·ne·s et des élu·e·s pour ensuite les porter auprès des acteur·rice·s qui font la culture au quotidien. Cela fait partie de la commande politique de notre nouvelle élue et des orientations qu’elle porte. Depuis la Déclaration de Fribourg, les droits culturels (inscrits dans la convention de l’UNESCO) ont été mis au cœur de nos politiques. Ce sont des notions qu’il faut que l’on s’approprie.

L’Affût : Votre métier dans 10 ans ?

Le métier évolue perpétuellement avec des nouveaux échelons territoriaux, communauté de communes, communauté d’agglomération, etc. et nous devons nous adapter. Nous serons certainement plus sur de la transversalité, de la coopération. C’est un métier d’avenir, il y en aura toujours besoin dans les collectivités, c’est un métier riche qui demande une ouverture avec un vrai décloisonnement. Nous sommes des personnes passionnées et engagées, avec une vraie diversité de profils.

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